La soirée organisée par Albus avait été un bon moyen pour Lorcan de décompresser. Du moins, jusqu'à ce que Rose décide d'embrasser Malefoy sauvagement. Malgré l'alcool, les drogues, et la gueule de bois du lendemain, Lorcan se souvenait de tout avec une infime précision, et il avait beau se remémorer la soirée encore et encore, il ne comprenait pas le comportement contradictoire de la Gryffondor. 

Le Serdaigle était allongé sur son lit, avec un violent mal de tête. Il avait l'impression qu'elle allait exploser d'une minute à l'autre. Il avait un peu trop abusé des bonnes choses, et son corps ne faisait manifestement que refléter les abus de la veille. 
Lorcan regarda autour de lui pour voir dans quel état se trouvaient Neil et Lysander. Visiblement, ils étaient tout aussi réactifs et énergiques que lui, au moins il ne serait pas le seul à être la ramasse. 
Grâce à une force herculéenne et une détermination remarquable, le jeune homme réussit à se lever, non sans difficulté. Le réveil fut beaucoup plus difficile pour Lysander qui n'arrêta pas de se plaindre sur le chemin des cours.

 La journée s'annonçait longue et difficile, et ce qui déprimait encore plus Lorcan était le fait de commencer par un cours de sortilèges, commun avec les Gryffondor. Super, il allait devoir éviter Rose toute la matinée. 
Arrivé non sans mal devant la salle de cours, il s'adossa au mur sans rien dire, en guettant néanmoins l'arrivée de la rousse. 
Lorsque celle-ci arriva- dans la même forme olympique que Lorcan- le jeune homme lui tourna le dos en faisant mine de ne pas l'avoir vu. La lionne dû le remarquer, car quelques secondes plus tard, elle arriva devant lui. Apparemment, elle ne comprenait pas l'attitude boudeuse du brun. Très bien, ils allaient donc devoir mettre les choses au clair. 


-On dirait que t'as passé une bonne soirée hier soir. , lui dit-il sur un ton de reproche. 

La salle commune de gryffondor. Gardée par le tableau de cette incroyable grosse dame toujours vêtue de sa robe rose, et chantant vieilles chansons comme classique de la pop moderne, on ne savait pas vraiment qui l’avait peinte, et peut être, jamais, la question ne lui avait été posé par un quelconque élève de la maison qu’elle gardait. A dire vrai, l’intérêt qu’on lui portant était plutôt limité, et on se contentait de passer devant elle, de clamer le mot de passe pour enfin pouvoir y entrer. Pourtant, elle avait toujours le mot pour rire, et était toujours à l’affut de la moindre rumeur de tableau ou encore de photographie. Ces vieilles gardiennes, tableaux ou non, étaient donc toutes les mêmes. Toujours en train de cancaner, comme le faisait ce groupe d’étudiantes de troisième qui venait de passer à côté de Rose. Elles lui avaient jeté un regard sans se taire, continuant à parler de Lucy qui avait soit disant changé de coiffure, une coiffure qui selon elles jurait avec la rousseur de ses cheveux et les taches de rousseurs qu’elle avait sur le nez, avant d’éclater de rire. Autant dire, rien d’intéressant et surtout, assurément pas très sympathique pour sa cousine, qui n’avait assurément aucune idée de ce que pouvait raconter certaines filles à son sujet. L'état de la rousse laissait à désirer. Elle riait pour un rien et c'était un miracle que Rusard ne l'ai pas trouvé.

Passant le tableau de la grosse dame qui chantonnait joyeusement, juste après le passage du groupe d’adolescentes qu’elle entendait encore rire malgré la distance. Elle traversa le petit corridor couvert de draperies pourpre, laissant par ci par là voir les pans de murs formés de pierres. Il n’y avait jamais personne pour s’attarder dans ce petit couloir qui reliait le trou dans le mur et cette salle commune. Cette immense salle où semblait flotter cet air de quiétude parfois troublé par des assemblées d’élèves de passages, mais ils étaient rares ceux qui restaient assis dans un des fauteuils ou canapés de la pièce. Ils étaient rares ceux qui s’affalaient là avec aucune autre ambition que de regarder cette buche, qui semblait perpétuelle, flamber dans la cheminée. Et ils l’étaient d’autant plus quand les examens approchaient et qu'ils étaient obligés de se rendre à la bibliothèque. La préfète avait rapidement regagné son lit.

Elle se réveillait à mesure que les rayons du soleil traversaient les rideaux du dortoir avec en prime, un horrible mal de tête. L'alcool était loin d'être son meilleur ami et elle y réfléchirait à deux fois avant d'y retoucher ou de remettre les pieds dans une soirée. Lorsque son réveil sonna, la belle rousse tomba du lit tout en maudissant Albus. Elle avait une tête de troll à cause des drogues et alcools en tout genre qu'elle avait ingurgité la veille. Elle se décida enfin à descendre et de se rendre en cours. La journée s'avérait longue d'autant plus qu'elle commençait par Sortilège, cours commun aux Serdaigle et aux Gryffondor.
Une fois arrivée dans le couloir du troisième étage, la jeune fille remarqua Lorcan adossé au mur. Elle ne pouvait pas l'éviter. Une fois à sa hauteur, elle lui adressa un mince sourire avant que celui-ci ne prenne la parole. "-On dirait que t'as passé une bonne soirée hier soir." Il ne se comportait pas comme d'habitude. Le jeune homme était plutôt froid. - La soirée d'Albus ? Mon cousin est plutôt doué pour organiser des trucs de ce genre. Il doit tenir ça de sa mère. Plaisanta-t'-elle. Voyant que Lorcan n'était pas très enclin à plaisanter, la demoiselle cessa de rire immédiatement. -Pourquoi tu fais cette tête ? T'as vu Nick Quasi-sans-tête dans ton pudding ou quoi !

Les élèves commencèrent à arriver par petits groupes de deux ou trois, en discutant tranquillement. Mais pour Lorcan, leurs bavardages ne faisaient qu'accentuer son mal de crâne, et cela affectait sa mauvaise humeur. 
Rose arriva devant lui, et lui adressa un mince sourire. Ne comprenait-elle donc pas ?Il se fichait pas mal des qualités festives d'Albus ! 
Le jeune homme resta pourtant de marbre, et lança un regard assez méprisant à son interlocutrice.  

-T'as vu Nick Quasi-sans-tête dans ton pudding ou quoi !

Ok, elle était à des millions de kilomètres de la réalité.

- J'aurais préféré ouais. maugréa-t-il.
-Et ils ne peuvent pas se taire ceux-la ?! commença-t-il à s'énerver. 

Les quelques élèves qui l'avaient entendu se retournèrent vers lui en lui lança des regards noirs, que Lorcan leur rendit avec plaisir. 


-Tu le fais exprès, c'est ça hein ? Comme si t'avais oublié ce qu'il s'est passé hier ! s'emporta-t-il. 

Rose était perdue, et ne comprenait visiblement pas où il voulait en venir.

-Ecoute Rose, je t'aime beaucoup, mais faut que t'arrêtes de jouer avec moi. Je n'y comprends plus rien... , dit-il plus calmement. 

En disant cela, il repensa une fois encore à ce qu'il s'était passé la veille: ils s'étaient embrassés, il lui avait dit ce qu'il pensait de leur relation, puis elle s'était jetée sur Malefoy. 
Il avait beau essayé de comprendre, il n'avait aucune explication à donner face au comportement de la rousse. 
Il la regarda droit les yeux, attendant une réponse qui pourrait l'éclairer. 

De ses mains rapides et agiles Rose tressait délicatement sa longue chevelure rousse en prévision du cours de sortilèges où ses cheveux allaient encore en prendre pour leur grade à cause de certains qui ne savaient pas manier une baguette correctement. La belle rousse écoutait le Serdaigle sans grande attention, préférant guetter l'arrivé du professeur qui ne mit pas plus d'une minute à arriver.

« Le sortilège d’Implosion est très difficile à maitriser, notamment parce qu’il faut savoir contrôler la force disponible, afin de créer une déflagration assez puissante pour être efficace, mais assez limitée pour éviter les débris, vous comprenez ? On peut aussi créer un petit effet de déformation assez sympathique. Prenons par exemple ce mignon petit oeuf... » Le professeur piocha un oeuf bien rond dans le panier d’osier qu’il avait disposé à ses pieds, et le montra quelques secondes à l’assemblée silencieuse. Ensuite, il le posa bien en vue sur la table vide, et le cala à l’aide d’un petit cube de bois. Lorsqu’il fut assuré qu’il resterait immobile, il y pointa sa baguette, visiblement satisfait, ne cessant de jeter des petits coups d’oeil furtifs à ses cinquième année. « Vous allez voir...Implodium ! » Presque instantanément, l’oeuf se déforma et se mit à trembler, comme si quelque chose bougeait à l’intérieur. Il vacilla quelques instants, avant de se craqueler tout seul. Il interpella ses observateurs « Regardez comme je contrôle la force qu’il y a à l’intérieur ! Avec de l’entrainement, on peut le faire tenir des heures dans cette situation. Alors imaginez avec un crâne humain. Nettement moins agréable à voir hein ? Cette pratique est utilisée pour la torture... » D’un geste sec, il pointa à nouveau l’objet, qui fut secoué par des frissons intérieurs. La totalité de sa surface était fissurée, un souffle aurait suffit à le détruire, mais pourtant il tenait, retenu par la Magie. L'homme pinçait ses lèvres, concentré, il luttait pour contrôler son sortilège, et son visage avait viré au rouge. Puis, soudain, un craquement sonore avait retentit. Avant qu’on ne puisse le réaliser, les murs étaient tachés du liquide jaune gluant qui constituant l’oeuf.Rose en avait reçut sur son uniforme, et pestait contre le professeur, dégoutée la texture de la chose. Il lui tendit un mouchoirs de papier, et s’épongea lui-même le front, visiblement essoufflé par sa démonstration. « La sonnerie ne va pas tarder à retentir. Je veux ving-cinq centimètres sur l’utilisation du sort d’Implosion pour Jeudi, c’est ramassé. Rangez vous affaires en silence et vous pourrez sortir. J’ai dit en silence monsieur Londubat ! Il fit disparaitre les traces de l’expérience d’un coup de baguette et se laissa tomber sur la chaise la plus proche. Les derniers élèves, ceux qui avaient eu la politesse de ne pas ranger leurs affaires vingt minutes avant la fin du cours quittaient la salle en le saluant. Il leur répondait par un léger signe de la tête.

A la sortie du cours, la Gryffondor sentit un bras la retenir. Elle fit brusquement volte-face avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Lorcan. - Qu'est-ce qui cloche avec toi ? Je ne joue pas. S'emporta la rouge & or en s'extirpant de l'emprise du brun.- J'ai embrassé Scorpius parce qu'Al m'avait mise au défi. En revanche, si je t'ai embrassé, c'est parce ... Parce que j'en avais envie. Avoua-t'-elle.

 

Les bavardages cessèrent à l'arrivée du professeur Flitwick, et tous les élèves rentrèrent dans la salle s'en tarder. 
Le début du cours avait donc interrompu le début de conversation avec Rose, et Lorcan se devait d'attendre la fin du cours pour lui reparler. 
Le jeune homme s'assit à sa place habituel, et comme à chaque cours de Sortilèges, Helena vint se placer à côté de lui. Comme tous ceux qui avait participé à la fête, Helena était fatiguée et avait visiblement une bonne gueule de bois. 
Le cours commença, et le professeur se mit à leur expliquer les sortilèges d'implosion. Lorcan n'était pas du tout passionné par ce que racontait le professeur, et Helena, elle, s'endormait à moitié. Le Serdaigle lui donna des coups de coude pour qu'elle se réveille, et qu'elle puisse être un minimum attentive au cours, mais ça n'était pas vraiment très efficace.

 -La sonnerie ne va pas tarder à retentir. Je veux ving-cinq centimètres sur l’utilisation du sort d’Implosion pour Jeudi, c’est ramassé. Rangez vous affaires en silence et vous pourrez sortir. J’ai dit en silence monsieur Londubat !  

Super, le jeune homme n'avait rien suivit au cours et il devait faire un compte rendu sur l'utilisation de ce sortilège. 
Lorcan sortit de la salle rapidement, avec Helena sur ses talons. Puis le jeune homme aperçut Rose, il avança vers elle, et une fois à sa hauteur, il la retint en lui prenant le bras. La rouquine se retourna, et lui répondit enfin. 
Elle ne jouait pas ? Si c'était le cas, elle était bien plus compliqué qu'il ne le pensait.


-J'ai embrassé Scorpius parce qu'Al m'avait mise au défi. En revanche, si je t'ai embrassé, c'est parce ... Parce que j'en avais envie.

Lorcan n'y comprenait plus rien.

-Attends, après notre baiser tu me demandes si on est plus que des amis, je te dis que je t'aime et ensuite tu te jètes sur Malefoy comme ça ! Alors si tu ne joues pas, je comprends pas pourquoi tu l'as embrassé aussi sauvagement, bourrée ou non !

Il avait essayé de rester calme, mais ses émotions avaient pris le dessus sur lui. 

Elle laissa Lorcan approcher d’elle, sans broncher, sans reculer, comme si elle n’avait pas besoin de fuir cette proximité, comme elle avait habitude de le faire. Elle attendait, avec une patience qu’on ne lui connaissait trop peu, ce qu'allait répondre le Serdaigle. Patience qui s’égraina bien vite. Rose n’était pas connu pour sa constance, elle n’aimait pas attendre, elle n’avait jamais apprécié la chose et son impatience prenait bien souvent le pas. Ce fut donc d’un mouvement impatient de la main qu’elle lui fit signe d’en venir au fait.
« Attends, après notre baiser tu me demandes si on est plus que des amis, je te dis que je t'aime et ensuite tu te jètes sur Malefoy comme ça ! Alors si tu ne joues pas, je comprends pas pourquoi tu l'as embrassé aussi sauvagement, bourrée ou non ! »

Soudainement c'était comme si son coeur avait cessé ses battements, comme si son souffle avait été coupé et qu'on l'avait laissée là, perdue. La Gryffondor sentit sa gorge se serrer en entendant les paroles du sorcier, elle savait qu'il devait lui en vouloir mais elle ne s'était pas préparée à ce qu'il lui dise qu'il l'aimait. C'était comme si soudainement un froid glacial s'était emparé de son corps, comme si son cœur pourtant si vif s'était mit à ralentir ses battements. Toujours en silence elle se mordit la lèvre inférieure. Elle lui avait donné en quelque sorte de faux espoirs et en plus elle osait lui dire qu'elle ne jouait pas. Il lui plaisait. Beaucoup même. Mais de là à en être amoureuse, non. Sauf qu'elle ne savait pas comment lui expliquer.
- C'est peut-être pas une excuse mais j'étais complétement à la ramasse. Je n'ai même pas compris que tu m'aimais. Ce n'est pas parce qu'on s'est embrassé pendant un action/vérité que ça signifie forcément quelque chose Lorcan. Fit-elle en le regardant dans les yeux. - Ce qui c'est passé avec Scorpius est encore trop récent mais saches que tu me plais. Mais je n'ai pas la tête à sortir avec quelqu'un. Du moins pas pour l'instant.

Les propos de Lorcan avait eu un effet immédiat sur la belle rouquine. Rose était immobile, incapable de parler pendant un certain temps.  

-Je n'ai même pas compris que tu m'aimais. Ce n'est pas parce qu'on s'est embrassé pendant un action/vérité que ça signifie forcément quelque chose Lorcan.

Le Serdaigle n'était pas du tout de cet avis. Depuis le tournoi, ses sentiments pour la Gryffondor s'étaient amplifiés, et elle avait bien dû avoir remarqué qu'elle lui plaisait. Sinon elle ne l'aurait pas embrassé l'autre jour pendant le cours d'Histoire de la Magie. Et quand bien même, le baiser échangé pendant la soirée de la veille n'avait pas été innocent, et donc pour lui ça signifiait forcément quelque chose. Et le fait que Rose dise le contraire lui faisait mal, elle ne pouvait pas penser cela... 
Lorcan ouvrit la bouche, prêt à faire part à Rose de ses pensées, mais la jolie Gryffondor l'en empêcha, en reprenant de plus belle. 
Alors comme ça il plaisait à la jeune femme, c'était déjà ça. 

-Si jamais tu changes d'avis un jour...

Pour finir ses paroles, le brun se rapprocha de la jeune femme, et l'embrassa. C'était le genre de baiser qui ne laissait pas indifférent. 
Puis, Lorcan finit par décoller ses lèvres des siennes, et partit sans même se retourner.