Résidence des Fireins. Londres, Greenwich.

Après avoir quitté Scorpius en se promettant de se voir pendant les vacances, Victoria, sur la voie 9 3/4, croisa Albus du regard une fraction de seconde mais il continua son chemin. Il fallait vraiment qu'elle réussisse à l'oublier. La rouquine ne mit pas beaucoup de temps à reconnaître ses parents quand une tornade aussi rousse qu'elle lui sauta dessus tout en couinant des paroles inaudibles à cause des pleures. Victoria se laissa enlacée par sa mère mais ne lui rendit pas l'étreinte pour autant. Elle fit un sourire sincère à son père qui se trouvait derrière elle, la mine triste.

- Ça a du être dur pour toi aussi ma chérie, Arthur nous manque terriblement...

Fit sa mère entre deux pleures. Victoria se contenta d'hocher la tête puis alla vers son père. Pas d'étreinte pour eux mais tout était dans le regard, un regard réconfortant et chaleureux à la fois, même si leur apparence disait tout le contraire. Avant de partir, la rouquine chercha du regard Albus, juste par simple curiosité mais ne le trouva pas.

- Tu cherches qui?

Demanda Christopher, son père visiblement curieux.

Victoria lui avait parlé d'Albus par lettre, au tout début de leur relation. Son père avait faillit faire un arrêt cardiaque en apprenant qu'elle sortait avec un Gryffondor, "le fils Potter en plus de ça!!!" avait-il écris en bien grand dans la réponse à sa lettre. Puis, suite à plusieurs lettres expliquant qu'Albus était "le bon" qu'elle l'aimait vraiment, que les Gryffondors pouvaient être plus étonnant qu'on ne le croyait et qu'il en avait lui-même la preuve avec sa femme et que c'était la première fois qu'elle se sentait prête à accepter de dépendre d'une autre personne qu'elle même dans sa vie, son père lui répondit "Si tu arrives à complimenter les Gryffondors, c'est qu'il doit vraiment être le bon. Je vois que notre faible pour les petits lionceaux est dans les gènes ma fille." Cependant il n'était maintenant pas au courant qu'ils avaient rompus, Victoria n'avait pas spécialement envie d'en parler, elle ne se sentait pas prête. Elle l'informerait surement pendant les vacances. De plus si elle lui disait maintenant son père irait surement à la recherche du Gryffondor pour le menacer, l'insulter, voir même le frapper. Valait mieux pas...

- Personne...

se contenta-t-elle de répondre.

Une fois arrivée dans leur appartement familiale de Greenwich à Londres, Victoria avait l'impression d'être dans un autre endroit. Plus rien était pareil sans son frère, tout l'appartement avait perdu vie. La rouquine observa les photos de lui disposés un peu partout dans leur salon spacieux, elle avait toujours du mal à croire qu'il était plus là. Elle s'attendait à ce qu'il déboule des escaliers en colimaçon pour se jeter sur elle comme il le faisait à chaque rentrée de cours. Son père passa une main protectrice sur son épaule, pendant que sa mère recommençait à pleurer. Victoria se retenait, elle n'aimait pas pleurer devant les gens, même ses propres parents.

- Tu sais Arthur aurait...

commença sa mère tout en séchant ses larmes.

- Arrête de parler de lui!

S'emporta Victoria les larmes aux yeux, elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle courut dans sa chambre. Dans sa chambre, enfin seule, elle se laissa allée puis relâcha toutes les larmes qu'elle retenait depuis un long moment. Sa mère l'insupportait à toujours parler de lui, même si c'était tout à fait normal. Victoria ne voulait pas accepter la situation, c'était beaucoup trop dur. Elle était tellement en colère contre elle-même qu'elle fit valser toutes ses affaires posées sur bureau sans manquer de donner des coups de pieds dedans une fois par terre. Une fois sa crise passée la rouquine se posa devant son miroir. Ses yeux verts étaient rougis et encore brouillés par les larmes, en plus son maquillage avait coulé. La vert et argent entreprit de se démaquiller lentement puis alla dans son lit. Il était encore loin d'être le soir mais elle avait vraiment besoin de dormir. Petit à petit elle tomba dans les bras de Morphée espérant que le lendemain serait un jour meilleur.

❝ Invité ❞ Invité

Albus, après avoir quitté Line, s'en voulait terriblement de ce qu'il avait fait. Comment avait-il pu penser une seule seconde qu'il pourrait oublier Victoria avec elle alors qu'elle occupait toutes ses pensées ? Pendant tout l'acte, il n'avait fait que s'imaginer que c'était la jolie rousse à la place de la belle brune. Tout cela devenait fou... Impulsif comme il était, Albus prit un nouveau morceau de parchemin et inscrivit ses trois petits mots, juste ses trois petits mots: "Tu me manques." Il ne signa pas et se dépêcha d'attraper le hibou familial des Potter pour envoyer ce petit mot chez Victoria avant qu'il ne puisse regretter son acte. Il laissa s'envoler l'oiseau, la petite lettre accrochée à sa patte...

Ses derniers temps, la famille Fireins devait se serrer la ceinture question dépenses. On ne pouvait pas dire qu'ils croulaient sous l'argent, sachant que le statut de son père ne valait plus rien depuis qu'il s'était fait renier de sa famille, c'est à dire depuis qu'il s'est marié avec la mère de Victoria. De plus, l'enterrement d'Arthur avait coûté une fortune ce qui n'aida pas leur situation financière. Par moments Victoria entendait ses parents se disputer, toujours à propos d'argent. La rouquine entreprit de s'avancer discrètement dans le couloir, histoire de pouvoir écouter leur conversation.

- J'ai qu'a allé les voir...Souffla M Fireins, visiblement dépasser par les évènements.
- Mais tu es complètement fou Christopher, ça fait une quinzaine d'année que tu ne les as pas vus et tu comptes aller chez eux leur demander de l'argent? Tu sais très bien qu'ils ne donnent rien sans contre partie...ce sont des charognards, ils profiteront de toi! S'indigna sa femme.
- On a plus le choix, Eden! C'est ça ou on devra quitter l'appartement et je crains que nous ne serons plus capable d'envoyer Victoria à Poudlard...

En entendant ça, Victoria déglutit, elle ne pensait pas que leurs problèmes d'argent étaient aussi important, pas au point de voir la famille Fireins...La serpentard ne pouvait pas se voir sa famille paternel, ils étaient tous pourris jusqu'à la moelle et remplis de préjugés envers les moldus et sang-mêlés, d'ailleurs ils étaient profondément dégoûtés que Christopher ai pu avoir un enfant avec une "sang-de-bourbe". Elle ne serait même pas étonnée s'ils faisaient partis du coté des nouveaux mages noirs, les fanatiques du Seigneur des ténèbres, c'était même très probable. Mais la rouquine avait confiance en son père, tout ceci n'était qu'une mauvaise passe et elle le savait capable de trouver une autre solution pour arranger leurs problèmes.

*

Quelques jours plus tard, Victoria avait décider de profiter de la journée pour faire ses devoirs. Elle avait un parchemin à faire en Métamorphose assez important. Seul problème, elle ne trouvait aucun parchemin dans ses affaires et avait perdu son encrier. La rouquine entreprit donc de chercher dans le bureau de son père qui s'était absenté pour voir si lui en avait. Tout en farfouillant dans une pile de papiers en tout genre, Victoria, maladroite comme elle était, la fit tomber par terre. Elle du donc se baisser pour tout ramasser, mais en se baissant, le regard de la serpentard tomba sur une petite boite bien cachée en dessous du meuble où se trouvait la pile de feuilles. Sa curiosité piquée au vif, elle tendit son bras pour la glisser vers elle. C'était une petite boite noire assez légère, comportant un verrou au milieu. La rouquine voulait absolument trouver la clef pour savoir ce qu'il se trouvait à l’intérieur, si son père était parano au point de la cacher en dessous du meuble c'est que ça devait être surement très important.

Après moult recherche dans tout le bureau de son paternel, Victoria trouva enfin l'objet de ses désires dans un album photo familiale. Comme c'est touchant, papa Fireins qui cache la clefs de ses secrets dans quelque chose d'aussi personnel. Sans attendre une seconde de plus, Victoria ouvrit le petit coffret et vit une lettre. Voilà pourquoi elle était si légère. La lettre était déjà décachetée, Victoria eut juste à sortir le papier de l'enveloppe. Plus ses yeux verts parcouraient la lettre, plus son visage s'engouffrait dans un effarement total. Celle-ci disait:

Spoiler:

Il avait donc accepter de se vendre à ces monstres qui lui servaient de famille. Victoria n'y croyait pas, son père allait tuer des moldus, comme ceux qui avaient tué Arthur, il allait même les côtoyer probablement. Sa mère ne devait même pas être au courant de ce qui se tramait, elle n'aurait jamais accepté une telle chose. Tout ça pour de l'argent! Maintenant tout se faisait plus clair dans l'esprit de Victoria, excepté une seule chose; qui pouvait bien être AGM? Surement un ou une serventard c'était certain, mais qui? Victoria n'en connaissait pas des masses. Et soudain, l'illumination, AGM; M comme Malefoy, G comme Greengass, A comme Astroria...La mère de Scorpius en mission avec son propre père! C'était beaucoup trop à encaisser pour la jeune fille. Elle qui considérait son père comme un pilier, qui avait une confiance aveugle en lui...maintenant tout s’effondrait. Les larmes n'étaient pas assez pour exprimer ce qu'elle ressentait; une colère immense et de la trahison. Il fallait qu'elle ai une conversation avec Scorpius, il avait peut-être des informations. La rouquine entreprit de remettre la lettre à sa place tout comme le coffret et la clef, comme si de rien n'était.

Elle retourna vers sa chambre très confuse, n'ayant finalement même pas de parchemin ni d'encrier pour travailler. Arrivée devant sa chambre, elle aperçut sa mère, dos à elle, en face de la fenêtre. Mme Fireins se retourna vers sa fille, un petit papier à la main. Celle-ci avait l'aire passablement en colère, Victoria se demandait bien ce qu'elle avait bien encore pu faire.

- Je ne veux plus que tu revois ce garçon tu m'entends! Cria-t-elle tout en agitant le bout de papier. Les Malefoy sont pourris de pères en fils et je t’interdis de côtoyer ce dernier.

Victoria observa le petit papier qui semblait contenir trois petits mots mais elle avait de mal à les déchiffrer vu l'hargne avait laquelle sa mère l'agitait.

- Mais puisque je te dis que je sors pas avec lui! S'énerva Victoria. Et puis après tout je fais ce que je veux, c'est pas toi qui va décider de ma vie. D'ailleurs qui t'a permis de lire mon courrier? Si le hibou l'a posté à ma fenêtre c'est que c'est visiblement décerner à MOI et non à TOI!

Suite à ça la serpentard arracha la lettre des mains de sa génitrice pour pouvoir enfin la lire. Son coeur manqua un bond à la lecture de ces trois mots "tu me manques". C'était probablement...non ça ne pouvait pas être Albus, il devait la détester avec ce qu'elle lui avait fait. Mais pourtant à qui d'autre pouvait-elle bien manquer? De plus, l'écriture était très familière à la sienne. Ou alors c'était tout simplement un hibou empoté à la Londubat qui s'était trompé de maison. En pleine réflexion sur l’expéditeur de la lettre, Victoria ne remarqua même pas sa mère quitter la chambre, la mine triste. Après mûre réflexion la rouquine décida de ne pas répondre, elle ne voulait pas se faire de faux espoir en croyant qu'elle pouvait manquer à Albus.

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