Sur la route menant chez les Weasley , Rose marchait, son gros sac de tennis sur son épaule. Elle n'était pas la seule dans la rue. Un petit vieux arrosait son jardin quelques mètres plus loin, las de faire cette tâche. Son visage contrastait avec celui de la jeune fille. La jeune sorcière gardait le regard dans le vide, mais arborait la mine des jours heureux. Un large sourire, presque idiot, s'étalait sur son visage.
Perdue dans ses pensées, elle n'aperçut pas la petite vieille, accompagnée de son mari, promenant son formidable petit chien. Elle la bouscula. Elle avait bien senti quelque chose, mais elle était tellement captivée, obnubilée, qu'elle ne réalisa pas la présence de ce couple. Pas même lorsqu'il entendit un « Jeune fille, vous pourriez faire attention! ». Ces mots, elle les entendirent, mais ils n'allèrent pas jusqu'à son cerveau.

Elle fut bien vite arrivée devant la porte de chez elle. Ravie, elle ouvrit la porte de la maison à la volée. Elle balança son sac dans un coin de la pièce, et jeta un regard autour d'elle. Visiblement, son père était là. Ses chaussures étaient là, postées près de l'entrée. Il devait donc être dans le coin. Ni une, ni deux, elle balança ses baskets dans un coin de la porte; une de ses chaussures vint se coucher sur celle d'Hugo, tandis que l'autre se posa en plein milieu de l'entrée. Elle n'y prêta pas plus attention que cela, et elle alla directement se poser sur le fauteuil. Elle attrapa un livre, et se laissa tomber sur le canapé.
Son esprit était bien trop occupé. Il ne restait que quelques heures avant de retrouver Poudlard et quitter cette routine qui s'était installé durant l'été. Son chat blottit contre elle, la rousse s'imaginait déjà sur le quai de King's cross.
*

Les matinées se ressemblaient à peu près toutes. Un réveil qui sonne, la main de Rose encore engourdie l'éteignant mollement avant de se redresser sur le lit. Ses yeux s'entrouvraient à peine tandis qu'elle se levait déjà, attrapant ses vêtements déjà préparés la veille pour se diriger vers la porte de la salle de bain à l'autre bout du couloir. Les volets roulant lui laissaient apercevoir la lumière du jour en un cliquetis régulier alors qu'elle déposait ses vêtements sur le lavabo double. La pièce était spacieuse, composée d'une grande douche fermée, de deux lavabos ainsi qu'un grand miroir les surplombant, agrandissant ainsi la pièce éclairée. Une plante était posée près d'un meuble de rangement dans une tentative vaine de donner un peu de vie à la pièce.

La jolie rousse rentrait dans la douche en un soupir, n'écoutant que l'eau bouillante couler sur ses muscles encore endormis. Elle passait peu de temps sous l'eau, ayant pour habitude de se dépêcher pour ne pas sentir l'eau froide remplacer celle qu'elle appréciait plus que tout, trop chaude en général. Elle détestait le froid, et vivre ici ne renforçait que cette sensation désagréable lorsque la température chutait ne serait-ce qu'un peu. La maison des Weasley était d'ailleurs toujours à une température agréable, il faisait même parfois un peu trop chaud. Au bout de quelques minutes à peine, sa douche était terminée.
Oui, les matinées se ressemblaient à peu près toutes, toujours basées sur des gestes habituels mais nécessaires. Cette routine ne la dérangeait que très peu, en revanche, elle espérait toujours que la journée qui allait se dérouler allait compenser cela.
Elle allait être en retard. Mais en même temps, Hugo avait ce jour-là trouvé un drôle de moyen de se faire remarquer. Sans le moindre doute, le cadet de Rose était malade. Et cela avait provoqué des réactions contrastées . L'ainée de la famille avait vigoureusement émit la possibilité qu'il simulait.

Il aura fallu se chamailler longtemps avant que la sorcière, vêtue de son pyjama et à peine coiffée, ne plaque sa main sur le front du rouquin. Elle en conclut une intoxication alimentaire dès que celui-ci se sauva en courant, la main collée sur la bouche, en direction des toilettes. Après, l'origine de cette intoxication, la jolie rousse n'avait guère le temps de s'y attarder et décida de se sauver en signalant qu'ils seraient en retard à ce rythme. La sorcière secoua la tête en passant devant la salle de bain, Hugo le ventre retourné, coincé à l'intérieur. Évidemment, elle ne pouvait le laisser là.

Une main dans le dos de son frère, ils s'aventurèrent dans les escaliers. Après deux heures interminables, ils arrivèrent à la gare. Comme chaque année, la voie 9 trois quart était bondée et Rose essayait tant bien que mal à se frayer un chemin. Parmi la foule, elle aperçut une tête blonde qu'il lui semblait bien familière. Une fois à bord du Poudlard Express, elle s'installa dans l'un des compartiment déjà occupé par Neil et Albus.
A peine eut-elle posé ses valises qu'elle enlaça le serdaigle puis se dirigea aussitôt vers le compartiment réservé au préfets.

 

Le Poudlard Express n'était parti que depuis une heure et pourtant, bien des choses s'étaient déjà passées. Encore déconcertée par la dispute entre ses deux meilleurs amis et le coup poing qu'elle avait reçu par l'un d'eux, Emily arpentait les couloirs du train dans l'espoir d'atteindre rapidement le compartiment réservé aux préfets. Au moins là-bas elle n'entendrait plus Alan faire des reproches à James, et elle ne risquerait plus de se prendre des coups. Elle commençait à en avoir par dessus la tête de cette histoire qui faisait souffrir tout le monde. Plus elle avançait, plus elle se disait qu'elle n'aurait pas dû partir aussi rapidement.

-Oh dégage-toi ! cria-t-elle sur un Poufsouffle de deuxième année qui bouchait le passage. 

Le pauvre petit n'avait rien fait mais la préfète-en-chef avait besoin de se défouler sur quelqu'un, et malheureusement pour lui, le petit Poufsouffle était le premier à en payer les frais.

-Oh et arrête de pleurnicher sinon j'enlève cinquante points à ta maison dès qu'on posera les pieds à l'intérieur du château ! menaça-t-elle dangereusement. 

Le petit Poufsouffle n'osa plus rien dire, et retourna dans son compartiment avec le feu aux fesses. Il fallait dire qu'avec son chaton sur les talons qui la suivait avec fierté et l'air assassin qu'elle arborait, Emily aurait pu prétendre à devenir le sosie officiel d'Argus Rusard.

-Enfin, ce n'est pas trop tôt. maugréa la lionne lorsqu'elle atteint enfin le compartiment des préfets. 

Le compartiment était quasiment vide. Tous les préfets étaient sûrement encore en train de passer un peu de temps avec leurs amis respectifs. Tous sauf Rose Weasley. À la vue de son amie, la colère de la rouquine se dissipa légèrement, elle était contente de pouvoir passer un peu de temps avec sa gardienne préférée.

-Salut Rose ! Alors, quoi de neuf depuis ton anniversaire ? demanda la rouge et or avec un semblant de sourire. 

Emily s'assit en face d'elle, et le chaton trop content d'être arrivé à destination fut ravi de se lover sur les genoux de sa maitresse pour se reposer. 
Miss Weasley lui répondit rapidement avec quelques banalités, mais le sourire d'Emily ne l'avait pas duper, elle avait bien remarquer que quelque chose n'allait pas très bien. En même temps, la moitié du Poudlard Express était maintenant au courant de sa mauvaise humeur.