Le brun ne cessait re repenser au contact de la main de sa cavalière sur sa cuisse. Il se sentait idiot d’être aussi troublé mais cela lui avait coupé l’appétit. Il posa son couteau et sa fourchette, avala la bouchée qu’il avait dans la bouche et se replia de nouveau sur lui-même. Il n’était pas comme d’habitude et il n’était même pas comme il l’avait prévu. C’est donc pour cette raison qu’il se terra dans un silence complet, ses pensées défilants à une vitesse vertigineuse. Il ne releva même pas la remarque de Brian à laquelle il répondit seulement par un sourire vague, fatigué.
En temps normal, il se serait jeté à son cou afin de réduire en bouillie les derniers sarcasmes qui s’égaraient dans la gorge du blond, où il aurait lui-même riposté par une réplique cinglante qui aurait mit fin à la « domination » de Brian. Mais non. Steven était fatigué de tout cela. Fatigué du conflits, fatigué des émotions contradictoires de son cerveau qui lui faisait faire des choses absurdes. Oui, Steven Krum ne savait plus où il en était.

Minerva McGonagall le sortit de ses pensées obscures. Il était temps d’ouvrir le bal.
Il n’avait pas oublié ce détail, mais se leva tout de même à contre cœur. Danser n’était pas vraiment sa tasse de thé. Il se débrouillait, éducation dans la haute oblige, mais préférait regarder et sélectionner ses futures partenaires de la nuit, ou carrément s’éclipser dans sa chambre en charmante compagnie alors que tout le monde se ruait vers la piste de danse. Mais là il était à Poudlard, était prefet en chef et accompagné d’une demoiselle qu’il avait depuis longtemps repéré et qui ne serait pas facile à mettre dans son lit. Il poussa donc un soupir et se retourna, s’apprêtant à tendre son bras vers Helena. Il l’a trouva dos à lui, s’éclipsant dans la direction opposée. Il l’attrapa alors par le bras et l’attira à lui. Il cola ses lèvres à son oreille tout en l’entrainant au milieu de la piste. « Où comptais-tu aller comme ça ma jolie ? », chuchota-t-il avant que la musique ne commence.
Il posa alors sa main gauche dans le creux de ses reins et attrapa sa délicate main de l’autre. Il plongea son regard dans le sien et réfléchit à une stratégie d’attaque infaillible. « Met toi à l’aise », lui susurra-t-il dans le creux de l’oreille, son souffle rauque dans ses cheveux. Krum reprenait possession de ses moyens.

Il ne fallait pas se leurrer à ce sujet : Helena était bien plus que troublée par rapport au déroulement de la soirée. La jeune gryffondor avait d'abord décidé qu'elle serait invivable ce soir et par là, elle avait l'intention d'être tout simplement de mauvaise humeur pour le grand malheur de tous. Elle n'en revenait toujours pas de son attitude à table, le souvenir de sa main se posant sur la jambe du serpentard et effleurant ses doigts ne l'avait toujours pas quitté et voila qu'elle était en plein milieu de la grande salle aux bras de celui pour qui elle avait tant de sentiments, aussi confus soient-ils.
Plus le temps passait, plus Helena se sentait mal à l'aise et le rentre dedans que lui faisait le sepentard en était certainement la raison principale. Les quelques mots que celui ci lui chuchota à son oreille ramenèrent soudainement la brune à la réalité. Il avait surement dut comprendre que son charme ne la rendait pas du tout indifférente, pire, il l'attirait même beaucoup. Cela ouvrit les yeux de la jeune fille sur une chose : s'il pensait qu'elle était aussi traînée que Black ou que cette autre serpentard du nom de Pucey qui avait fait une apparition mémorable tout à l'heure (pitoyable serait plus approprié), il se trompait sur toute la ligne.
-C'est plutôt toi qui devrais te calmer. Je n'ai pas envie d'avoir la mort de quelqu'un sur la conscience et c'est surement ce qui arrivera si Black voit son Krumble dans une telle posture. Face au regard interrogateur de son cavalier, Helena ajouta, Si mes souvenirs sont bons elle tient vraiment à me voir morte mais elle n'a aucune chance face à moi et je ne souhaite pas vraiment précipiter ce moment à cause de toi. Pas la peine de te faire un dessin je suppose.
La gryffondor employa un ton à la fois froid et ironique qu'elle ponctua d'un sourire aussi faux que sincère. Inutile de préciser qu’intérieurement c'était tout le contraire qui se produisait.

La musique berçait le brun, son menton posé non loin au dessus de l’oreille de sa cavalière. Il avait presque envie de fermer les yeux, savourant l’instant volé d’être enfin de façon non soupçonnable dans les bras de sa belle. Mais il revint brutalement sur terre lorsque Helena ouvrit la bouche et s’adressa à lui de façon froide et dure, détournant ses propres propos de façon assez sèche. La stratégie de Steven tombait à l’eau.

- Oh ! Par le « met toi à l’aise », je voulais dire que tu es toute rigide et pas à l’aise. Laisse toi aller… Ajouta-t-il en plantant une fois de plus son regard dans celui de la brune.

Il la fit tourner au rythme de la musique, le monde les entourant devenant peu à peu flou. Il élaborait un nouveau plan d’attaque, ne voulant pas la laisser croire que ce qu’il voulait, c’était la mettre dans son lit. Elle n’était pas une trainée et était coriace, et ceci émoustillait au plus haut point instinct de domination que le beau brun possédait. La résistance. Voilà ce qui attirait Steven.

- Pourquoi t’entête-tu à parler de Walburga ? Demanda-t-il, une once d’amusement sur son visage. Laisse la là où elle est, elle n’a rien à faire entre nous, reprit-il en lançant un regard par-dessus l’épaule de sa cavalière, son regard croisant celui de sa « petite amie ».

A la remarque du serpentard, Helena parut soudainement confuse. D'après l'attitude que lui et Walburga laissait paraître, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'ils étaient en couple, d'ailleurs c'est bien ce que tout poudlard pensait, la jeune gryffondor comprise. Au début, elle avait même était particulièrement choquée de les voir se pavaner ensemble mais finit par se rendre à l'évidence qu'il ne semblait plus rien éprouver envers elle et avait eu beaucoup de mal à faire de même. Mais voila que le beau brun semblait vouloir d'elle un peu moins de froideur à son égard ce qui eut pour but de la perturber. Comme si ce n'était pas suffisant, il disait clairement que Black n'avait rien à voir "entre eux". Mais qu'y avait-il justement entre ces deux là ? La gryffondor n'en avait aucune idée.
-Eh bien.. Vous êtes ensemble non ? Vous m'avez l'air de filer le parfait amour tous les deux d'après ce que j'ai pu voir. Répondit-elle.
Et, comme en écho avec ce qu'Helena venait de dire, sa main se resserra dans celle du serpentard de la même façon que son corps fut un imperceptible mouvement vers celui de son cavalier et la jeune fille détourna le regard vers le autres couples qui s'avançaient maintenant sur la piste. La pointe de jalousie qui monta en elle ne fut qu'accroître son taux d’énervement. Que pouvait-elle bien lui trouver? La jolie brune n'en savait rien, tout ce qu'elle savait, c'était qu'il la rendait complétement folle. Sans s'en rendre compte, elle posa sa tête sur l'épaule de son cavalier et s'y sentit soudainement beaucoup plus à l'aise. Elle était quasi certaine que leurs sentiments étaient réciproques et peut être que le fait de savoir que s'il lui faisait du mal en cherchant à la repousser il s'en ferait aussi, la rendait un peu plus confiante et l'aiderait surement à profiter un peu plus de la présence du vert et argent.

[justify]Pourquoi diable était-ce si dur pour le vert et argent de mettre son plan à exécution ? La jeune fille se détendait peu à peu dans les bras du brun et cela mettait ce dernier en confiance. Il pouvait y aller. Il savait que, même si la jeune fille ne serait pas vraiment consentante au début, il finirait par la mettre en confiance. Un léger sourire se dessina doucement sur son visage lorsque Helena parla de son idylle avec Walburga. Le brun eut un petit rire. Il avait omit ce détail. Aux yeux de tous ils étaient amoureux. Amoureux. Le jeune homme ne pouvait pas se permettre de laisser planer une telle absurdité sur sa relation. Sur ses relations. Quelque chose dans les paroles de la brune donnait envie de vomir à Steven. "Parfait amour". Oui c'était ça ! L'amour était quelque chose que le vert et argent ne pouvait se permettre et la rouge et or venait de mettre le doigt dessus. Il n'était jamais tombé amoureux. Sauf de la fille qui venait de poser sa tête sur son épaule. C'était pour le Serpentard comme une maladie, quelque chose qui l'empêchait de vivre sa vie comme il le voulait. Car être amoureux et voir ses sentiments partagés engendrait quelques responsabilités. Comme veiller à la survie de l'être cher et protéger sa vie. Mais le brun ne pouvait pas. Ses convictions, son but l'en empêcheraient. Et ce toute sa vie. Il était donc condamné à passer sa vie avec quelqu'un qu'il ne devait pas aimer. Et cela avait beau lui tordre les tripes, lui fendre son cœur de pierre, il n'avait pas le choix.

- Le parfait amour ? Amour ? Je ne crois pas... Répondit il les sourcils froncés.

Il savait que de telle paroles mettraient la brune sans dessus dessous mais il n'avait pas non plus le choix. Il lui adressa un sourire qu'il voulait rassurant et continua de danser. Une idée lui traversa alors l'esprit.
Il planta son regard dans celui de la brune et la fît tourner, tourner. Ils se déplaçaient à travers la salle, à travers les couples qui dansaient. Le brun menait la danse, emportant la brune vers d'autre horizons. Ils traversèrent les grandes portes de bois et atterrirent dans le hall vide et glacial sans même s'en rendre compte. Le brun s'arrêta, laissa sa main dans celle de la brun et lui servit un sourire en coin malicieux.

Arrivée à ce stade là, rien n'aurait vraiment put troubler davantage la gryffondor et pourtant.. Que voulait vraiment insinuer le serpentard avec ses dernières paroles? Peut être qu'Helena s'était tout simplement fait des films en les imaginant ensemble, bien que, la jeune fille avait toutes les raisons d'y croire. Elle laissa tout de même tomber, s'il avait envie de s'expliquer un peu plus à ce sujet, il n'avait qu'à le faire, elle ne comptait pas le supplier à quoi que ce soit et ce n'était pas vraiment ses affaires.
Emportée par cette danse, Helena ne remarqua pas tout de suite où le beau brun l'emmenait et c'est uniquement au moment où il la lâcha qu'elle se rendit compte qu'ils n'étaient plus dans la grande salle mais seuls dans le hall glacial. Le sourire que son cavalier lui lançait semblait très explicite et, comme soudainement abandonnée de toutes rationalité, la jolie brune s'agrippa à la nuque du serpentard. La même idée avait surement traverser l'esprit de Steven puisque lui aussi approcha dangereusement son visage de celui d'Helena et les deux sorciers échangèrent un baiser passionnel. Celui ci se prolongea pendant plusieurs minutes, Helena sentit soudainement le mur en pierre glaciale sur son dos et s'y adossa tandis que ses pieds quittaient légèrement le sol et que le serpentard continuait à l'embrasser et à la caresser. Les mains de la gryffondor se perdaient dans les cheveux de son cavalier puis sur son torse avant de les placer à nouveau sur son visage. Les battement du cœur d'Helena commencèrent à s’accélérer et ils quittèrent peu à peu la réalité, perdus dans ses baisers et caresses qui devenait de plus en plus fougueux. Suite à un effort surhumain, la gryffondor réussit néanmoins à se décoller du serpentard, ce n'était ni le lieu ni le moment pour de telles activités, elle ne tenait pas vraiment à être surprise ici.
Légèrement essoufflée, Helena regardait Steven qui semblait avoir été pris de court avant de se décider enfin à chuchoter après s'être éclairci la voix:
-Je crois que je devrais y retourner. Elle fit un léger geste en direction de la grande salle. Tu sauras où me trouver au cas où.. La gryffondor ne finit pas sa phrase mais à la place déposa un dernier baiser sur les lèvres de son cavalier avant de retourner enfin dans la grande salle où le temps ne semblait pas s'être arrêté. Tandis que tout le monde dansait et faisait la fête personne ne se doutait qu'Helena venait de se jeter en plein dans la gueule du loup, pas même elle.